La Grande Armée
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 La chasse commence

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estär
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeVen 2 Jan - 0:12

oulà...qu'est ce qu'il va me sortir...
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Jan - 21:10

En fait, après la rencontre avec la jeune fille, et le recouvrement de mes ailes, tout devient flou. Aucuns souvenirs. Le vide total.
Toujours est-il que je me réveillais, un matin, dans une riche chambre elfe, le torse bandé. Je crus tout d'abord être seul dans cette pièce, mais, au fur et à mesure que mes yeux s'adaptaient à la pénombre qui y régnait, une forme se dessina, et je sus, au plus profond de mon être, que j'étais en sécurité ici. Comme si... Comme si la paix régnait dans ce recoin...
-C'est bien... Repose-toi...
Sa voix n'était guère qu'un murmure dans mon esprit, mais je l'entendait clairement, et cela m'apaisait. Un sentiment de calme s'ancra dans mon cœur, et plus rien d'autre ne compta. Je sombrais dans un sommeil lourd, sans rêves, ni cauchemars. Paisible.
Cet état dura pendant ce qui me sembla être une éternité, le temps de dizaines de vies, quand, enfin, la porte de ma cellule s'ouvrit. D'abord timide, puis prenant de l'audace, la jeune femme qui en sorti s'activa. D'abord, elle entreprit d'ouvrir les fenêtres opaques, ce qui me procura une bouffée d'air frais en pleine figure. Cela me réveilla totalement, et elle le remarqua. Aussi, avec la lumière qui tout à coup inonda l'elfe, je pus la reconnaître.
D'une taille moyenne, aux cheveux noirs, pâle de peau et de regard, je vis en elle ma sérénité prendre forme. Alors, elle s'avança vers moi, contournant le lit, puis s'assit sur le bord.
-Bienvenue dans ta nouvelle vie. Je sais que tu ne t'attendais pas à ça mais... C'est mieux que le ventre des trolls, comme chambre, non ? Elle sourit.
-C'est assez étonnant que tu aies survécu, en fait. Je ne sais toujours pas comment, malgré tes blessures, tu les as eu.
-De qui parles-tu ?
Des questions sans réponses tournoyaient dans ma tête, et un affreux doute m'emplit.
Elle se redressa en fronçant les sourcils, l'air vaguement inquiète, mais cet ombrage à son si beau visage disparu aussi vite qu'il n'était arrivé.
-Eh bien, les trolls ! Ceux qui t'ont attaqué à Fossoyeuse !
-Fossoyeuse ?
-Lordaeron. Enfin, ce qu'il en reste... En gros, c'est dessous les ruines de l'ancienne cité humaine de Sylvanas a décidé d'implanter la capitale de ses Morts-vivants...
-Des M...
-Attends, dit-elle en me coupant la parole, tu sais depuis combien de temps tu es ici ?
-J'allais te le demander, avouai-je.
Elle se leva, l'air grave, puis se posta devant la fenêtre.
-En fait, déclara-t-elle après un bon moment à scruter le ciel, tu es resté inconscient pendant au moins un an. Les blessures que tu as reçu sont... Impressionnantes, et je dois dire que j'ignore encore comment tu t'en es sorti. D'ailleurs, reprit-elle en hochant la tête, les meilleurs médecins sont venus à ton chevet, et j'avoue que la magie... Ma magie n'a servi apparemment à rien. A ce propos, je dois te poser une question : As-tu été... Comment dire... As-tu reçu une formation de Chevalier de Sang ?
-Mais... Non ! Pas du tout ! J'ignorais ce qui avait bien pu susciter une telle demande, et je lui posai mon inquiétude.
-A vrai dire, répondit-elle après un court instant, quand j'ai essayé de te sortir de ton coma par des moyens magiques, je me suis senti arrêtée par une sorte de barrière. Mes sorts ne pouvaient pas entrer dans ton esprit, ni dans ton corps, et seul cet Ordre enseigne comment se protéger des talents occultes ainsi endormi.
Nous discutâmes longuement, et ainsi, j'appris pourquoi je me retrouvais dans cette somptueuse chambre : mon corps avait été retrouvé par un veilleur, entouré par une dizaine de cadavres Trolls, à l'extérieur de l'enceinte de la ville de Lordaeron. Et cela faisait un an. Depuis ma tombée dans le sommeil, bien des choses s'étaient passées... Ainsi, j'appris qu'une partie des Morts-Vivants qui suivaient Arthas s'étaient détaché de son service, se donnant le nom de Réprouvés, et s'étaient jurés de combattre le Fléau. Parallèlement à ça, Arthas avait frappé un grand coup de plus en s'appropriant la ville de Lordaeron. Mais il fut obligé de fuir, et les Réprouvés s'installèrent dans les catacombes de l'ancienne capitale humaine. Les hauts-elfes, nommés Elfes de Sang, se réfugièrent au sein de la Horde, et connaissant la haine farouche qui est installée entre L'Alliance et elle, je pus comprendre que la paix était toute relative. Lordaeron tombée, les Humains n'eurent d'autre choix que de choisir une nouvelle capitale, et ils prirent le royaume d'Hurlevent. Entretemps, la Légion Ardente avait refait des siennes, et au prix d'une Ultime Alliance de tous les peuples libres, Archimonde, le chef démon, fut détruit, annihilant par la même occasion l'Arbre de Vie.
Ma charmante compagne prit congé, et au moment où elle allait sortir de la pièce, une question émergea du brouillard qui entourait mon esprit.
-Dis-moi, il y a un détail qui me gêne... Pourquoi ai-je été sauvé avec tant d'acharnement ? Tu as dit que les meilleurs médecins avaient veillé sur moi... Pourquoi ?
Elle planta son regard dans le mien, et je vis l'ombre d'un sourire apparaître sur son visage, puis explosa de rire.
-Pour ton beau visage, dit-elle avec un clin d'œil, avant de disparaître.
Après le départ de la jeune femme, je pus retourner à loisir le problème qui se dressait devant moi.
Tout portait à croire, si mon raisonnement était correct, que l'épisode avec les trolls, et mon évasion aérienne n'aurait été qu'un rêve, à condition, bien sûr qu'elle dise la vérité. Car, je le sentais bien, il n'y avait pas d'ailes dans mon dos.
Afin de vérifier ceci, je me levai, puis me regardais un temps dans le miroir. J'étais maigre, très maigre... Mais ce qui me frappa le plus, ce fut les deux brûlures très nettes de chaque coté de mon dos. Des sortes de fentes...

Ce n'est que bien plus tard que je compris les réelles causes de ma survie, et la mission qui allait m'être confié.
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Jan - 22:59

Bon, outre les habituels compliments concernant le récit en lui même, j'espère pour la madame qui t'a coupé les ailes qu'elle est plus en vie... Parce que si jamais je la croise... Elle va avoir affaire à moi !!
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMar 13 Jan - 1:25

euh...je crois que la madame c'est moi...
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMar 13 Jan - 23:44

Oo ?! ah ben ça change tout alors, on a déjà un moment RP où c'est prévu que Eyko et Estou se jettent l'un l'autre toutes les insanités possibles, ou alors en plus fin et distingué qu'ils décident que diverges leurs routes, donc ça devrait pas poser trop de problème ^^ enfin je pense :p


Euh :s je viens de penser a un truc Eagle >< Tu te souviens de cette phrase en RP "Je t'ai vu naître Eaglewing, et je t'ai vu sombrer..."

Ça implique que quand l'épisode concerné arrivera je dois au moins être cité j'en ai peur :s

Enfin après si ça te gonfle pas grave oublie... mais je le signalais juste quoi.
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMer 14 Jan - 0:25

Ah merde ouais... J'avais zappé ça...
Faudra que je me démerdes pour t'insérer...
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMer 14 Jan - 16:21

C vrai que tu fais de bonne histoire et j'espère que je feurai une petite incursion dans ton histoire ^^ Non je rigole
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMer 14 Jan - 21:19

Bah, sachant qu'à cette époque je suis pas mal puissant, je peux me faire assez discret je pense, surtout que quand tu sombres je connais Estou depuis un petit moment déjà, et même si on est en froid à ce moment là du RP ça laisse des portes ouvertes ...
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeDim 25 Jan - 20:47

Les mois suivants mon réveil, je fus chargé de diverses tâches. Prendre des cours de mondanités était la pire d'entre toutes.
Des professeurs m'enseignaient comment danser, les diverses formules de politesses, toutes les façons à adopter envers un nobliau qui s'énerve... On me formait à être un aristocrate, d'une manière ou d'une autre.
Mon passe-temps favori était sans conteste l'entraînement aux armes, sous le regard de mon hôtesse. J'appris, au cours d'une discussion à table, qu'elle se nommait Estär, mais elle se refusa toujours à me dire comment elle avait amassé toute cette fortune.
Tous les soirs, après ma balade autour de Lune d'Argent, elle me rejoignait sur mon banc, à l'abri des regards. Il surplombait la mer boréale, et outre le bruit des vagues se brisant sur les rochers, le silence était omniprésent. Il me rappelait sans cesse le mur blanc qui résidait dans ma mémoire, le « trou » correspondant au moment avant mon coma.
C'est ainsi qu'une relation se créa entre nous. D'abord, il s'agissait juste d'une femme aidant un amnésique à recouvrer ses souvenirs... Puis, peu à peu, soirs après soirs, nos corps se rapprochaient sur ce petit banc de pierre.
Tout commença lorsqu'au cours d'une soirée qu'elle avait organisé, je m'étais retiré sur un des balcons surplombant la mer, les mains posées sur la balustrade. Mon esprit était tellement perdu dans les vagues, que je ne l'avait pas entendu arriver. Je me retournai lorsqu'elle me pris la main, et ce fus à ce moment que je réalisais l'attirance qui se dégageai d'elle.
Sa robe verte lui moulait parfaitement les formes, et je perdis mon regard dans son décolleté vertigineux. Ses cheveux déliés tombaient sur ses épaules blanches, telles un linceul d'ombres liquides. Des reflets bleus apparaissaient puis s'évanouissaient dans cette cascade noire, rendant encore plus féérique l'instant. Sa bouche rehaussée de rouge sombre, ses yeux en amandes laissant filtrer la lueur verte présente dans tous les regards elfiques, complétaient majestueusement le tableau. Je me sentais une petit enfant à ses cotés, presque dominé par la noblesse qui se dégageai de tout son être. Puis, un sentiment depuis longtemps refoulé au fond de mon être se réveilla. Au début, je ne compris pas ce qu'il signifiait, mais je le reconnus.
Amour.
C'est ainsi que certains appellent ça. Mais pour moi, cela dépassait le simple stade de sentiment. C'était -et c'est toujours- comme si chaque part de mon être réclamait l'autre. Comme si j'étais lié à ma partenaire. Ce soir là, je commis un acte qui m'emmena directement dans la vie tumultueuse que j'allais alors...Vivre.
Cet acte, je me le souviens encore parfaitement.
Plongeant mon sombre regard dans ses yeux clairs, je saisis son autre main, puis tout s'enchaîna très vite, et très lentement à la fois. Elle se haussa sur ses pieds nus, et je la soulevais d'un bras, pour l'asseoir sur la balustrade. C'est alors que le temps s'arrêta pour moi. Sa main se posa sur ma nuque, et sans rien d'autre à l'esprit, je plaquais mes lèvres contre les siennes. Instinctivement, je la pris par la taille, et commença alors le plus long et le plus merveilleux des instants qu'il est venu de vivre pour un homme, que je sache.
Nous nous en fûmes dans le seul endroit que j'avais à l'esprit, tels des gamins, nous tenant par la main, vers ce banc isolé.
Je m'endormis, ce soir là, avec une part de moi-même installée la tête sur mes genoux, ma main droite rendue calleuse par l'épée intercalée entre son bras et ses seins. Je contemplais tantôt la mer, tantôt le visage enfin serein de mon amour retrouvé.





Mais le bonheur n'est jamais éternel.


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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 26 Jan - 2:23

c'est à ce point là ?

wow
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 26 Jan - 19:15

L'amour est la meilleure chose qui puisse arriver à un homme ^^

Très beau passage Eagle, chapeau bas ^^



Citation :
C'est sous les plus dures des carapaces que se cachent les cœurs les plus tendres.







(A priori la citation est de moi, sauf erreur)
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMar 27 Jan - 22:30

c'est joli ce que tu as écrit mon chéri^^
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Mai - 21:29

La nuit était tombée depuis un bon moment et, à travers les quelques fentes du toit, j'entendais rugir le vent. Un vent froid, glacial. Un vent du Berceau-de-l'Hiver.
Le feu crépitait doucement à mes pieds, répandant sa douce lueur rouge dans l'unique pièce de ma cabane. Des ombres irréelles se dessinaient sur les murs, augmentant encore le sentiment de solitude qui m'accablait. Je distinguais, en regardant par les fenêtres, la médiocre route qui mène à mon chalet, et le blizzard qui prenait, semblait-il, un malin plaisir à la recouvrir. Je détournai le regard de ce tableau chaotique, et me rassis à ma table, ou trônait mon butin de l'après-midi : un rôti de lapin, mélangé au peu de vin qui trainait dans la caisse de provisions hebdomadaire que m'avait envoyé mon ange gardien.
J'avalai rapidement le tout, puis empilai ma maigre vaisselle dans un coin, en priant pour que la tempête se déchaînant dehors se calmât. D'ordinaire, je nettoyais mes outils et autres dans la petite mare juste dessous la fenêtre frontale de mon cabanon, mais depuis quelques temps, sortir de nuit est un vrai suicide. Les tempêtes devenaient de plus en lus violentes, comme si les flocons étaient mus par une volonté propre, comme si la haine régissait se froid permanent. Les rares qui s'écrasaient contre mes carreaux rayaient ces derniers, et, depuis le tout début de l'hiver boréal, je ne comptais plus le nombre de carreaux que j'avais changé.
Mon esprit, cependant, était bien souvent vite rattrapé par la solitude qui m'encerclait.
Exil... Oui, c'est bien ce qui m'avait contraint à m'isoler dans cette contrée.
Il y avait longtemps que je ne l'avais pas revue... Fraîche comme la rosée du matin... Lorsque les gardes eurent débarqué dans notre demeure, puis m'eurent emmené de force vers les cachots, me séparant d'elle pour tant d'années, je ressentis la haine... La haine, mais aussi le désespoir.
Le choix qui me fus proposé fut simple : la mort, ou le bannissement éternel. Ainsi, je préférais cet exil, et la solitude qui allait avec. Fatigué, brisé, ignoré... Car même si cela prendrait du temps, il y avait -j'avais- l'espoir de la revoir un jour. Et l'espoir fait vivre, n'est-ce pas.
Un jeune homme me rendait souvent visite, à cette époque. Un jeune paladin, fougueux, fringant comme un destrier avant la bataille, mais qui était prometteur, s'il se concentrait davantage sur sa tâche.
L'orgueil, et la susceptibilité sont les points faibles de la jeunesse, mais à chacun est le temps de vivre comme il le doit. Néanmoins, son attitude, son physique me rappellaient bien des choses. D'une blondeur terne, d'un âge incertain... Une origine noble que j'avais dû connaître, voilà tout.
Il venait quérir mon savoir, que j'entreprenais de bien lui transmettre. Il s'appliquait dans les mouvements de combats, maniait extrêmement bien son cheval, présentait des qualités en dessin militaire, en étude magique et en langue élevées... L'élève idéal, en somme, pour que ma connaissance ne parte pas avec moi dans la tombe.
Un grattement timide sur ma jambe droite me tira de ma contemplation de la fenêtre, faisant crisser le cuir de mes jambières. Je me baissai et attrapai dans les bras le coupable du délit, un petit chat noir que j'avais recueilli un matin, sur la route menant à Long-Guet, dans un panier rempli de ses frères et soeurs tués par le froid, sa survie ne tenant qu'à la chaleur que ces cadavres avaient maintenu autour de ce petit corps innocent. S'installant en ronronnant sur le tapis où je l'avais déposé, le chaton me gratifia d'un long bâillement, suivi d'un ronronnement paresseux, puis se coucha, en fermant les yeux de plaisir devant l'âtre de la cheminée. Je m'assis à coté de lui, petite boule de poils rayonnants de lumière, et m'endormis ainsi sur l'énorme peau d'ours rembourrée à la laine qui me servait de tapis.
Je me réveillai au petit matin, étrangement serein, débarrassé de toute pensée noire. J'ouvrais la porte, en poussant contre le battant pour dégager la neige amoncelée derrière, durant la nuit, quand des miaulements suggestifs se firent entendre. Finalement, elle céda, et un beau ciel bleu inonda mon regard. Les oiseaux des neiges batifolaient dans les énormes sapins près de ma cabane, et la nuit avait déposé un manteau blanc pur sur tout le paysage. Pas un souffle de vent ne se faisait sentir, le froid restant néanmoins piquant à mes joues. Une belle journée pour chasser. Je reportai mon attention sur le petit animal, une fois le perron balayé.
Comme pour vérifier si mon sentiment de bien-être était bien justifié, le chaton sortit la tête de la couverture dans laquelle il s'était enroulé, huma l'air, les oreilles dressées vers l'avant, puis jugea qu'il était assez chaud pour risquer une sortie. Alors, il s'extirpa littéralement des plis de la peau et vint me rejoindre, devant la porte.


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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Mai - 21:37

Sympa, très sympa, et même encore mieux que ça. ^^
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Mai - 17:42

Continue :p
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juil - 15:54

La bouffée d'air frais qui emplit mes poumons m'incita à sortir un peu plus que d'habitude. Revigoré, le chaton dans mes jambes, je sortis un petit bout de parchemin d'un placard, puis griffonnai à l'aide d'une plume diverses choses manquantes à ma maison. Finalement, la liste fut plus longue que prévu, et au lieu de la déposer sur ma fenêtre où un coursier se chargerai de me trouver les courses, je fourrai le tout dans la poche de ma tunique, un sourire d'adolescent aux lèvres.
J'enfilai rapidement mes bottes, et considérai mes manteaux. Un coup d'oeil au ciel m'incita à choisir vite, et une longue veste en cuir noir qui me descendait jusqu'au genoux se retrouva sur mes épaules, suivie par une cape en peau, qui recouvrait mes épaules et traînait par terre. Je glissai machinalement mes gants dans mon ceinturon, farfouillant en même temps dans l'armoire où j'entreposai mes armes, sous le regard amusé du petit chat. Étrangement, cette boule de poils noirs s'accordait parfaitement avec ma propre chevelure, que j'avais depuis peu teinte en un noir aux reflets violets, presque bleus, et c'est donc tout naturellement qu'il trouva sa place au creux de ma nuque, bien protégé du vent glacial par le col de fourrure.
Après moult hésitations, je reportai mon choix sur une épée de sombrefer, et une dague que je cachai dans un fourreau attaché à ma manche, pommeau dirigé vers ma main. La lame sombre suffisait amplement à dissuader nombre de soudards de me chercher des noises, mais après tout, il existe des ignorants. On devrait vraiment enseigner à l'école qu'une simple éraflure d'une telle arme tue aussi bien qu'un coup en plein coeur. Bien sûr, c'est beaucoup plus jouissif, de mon point de vue, de voir la peau touchée se flétrir lentement, se craqueler comme du vieux parchemin, puis se désagréger au fur et à mesure, garantissant une mort abominable, dans la douleur la plus totale...
Un hurlement effroyable et inhumain retenti dans la vallée, interrompant mes visions malsaines. Un sourire aux lèvres, je chargeai mes bras de mes sacoches de selle, les déposai sur le perron de ma maison, puis verrouillai la porte, en masquant mon visage par l'ombre de ma capuche. Je trimbalai mon matériel vers un petit abri, caché à même un tronc de sapin, qui me servait de débarras, et j'en extrayais une selle de cuir finement ouvragée, garnie de chaque coté de petites attaches pour sacoches. Cependant, elle était bien trop étroite pour tenir sur un cheval, ce qui m'avait permis de l'obtenir à très bas prix. Or, elle convenait idéalement à ma monture.
Le hérissement du chaton contre mon cou m'informa de son arrivée, avant même que je ne la vis.
Alors, lentement, je me relevai et plantai mon regard dans ses yeux amusés. Le worg était assis dans la neige, à quelques pas de moi. Même ainsi, sa tête était au niveau de la mienne, et son regard rose semblait lumineux dans la brume matinale. Il inclinait la tête en considérant le petit chat avec un air moqueur, mais pas méprisant, les oreilles dressées vers l'avant. Sa robe blanche se fondait avec le manteau neigeux, et ses paupières se fermèrent de plaisir quand la brise lui caressa le poil. Il se leva souplement, s'avança jusqu'à me toucher une joue du museau, et, après s'être assuré que j'étais bien moi, il s'étira paresseusement, et attendit que j'aie fini de boucler son harnais avant de se lever doucement. J'attachai les sacs, me mis en selle, et nous partîmes en direction de Long-Guet, un avant-poste gobelin fortifié.
Les arbres qui bordaient la route étaient lourds de neige, si bien que leurs branches menaçaient de céder sous leur propre poids. Un calme reposant emplissait l'atmosphère, accompagné par les fragrances de l'hiver, et seul le bruit des pattes du loup s'enfonçant dans la neige régnait dans le silence. Le chaton finit même par s'endormir, rassuré par le calme de la nature face au monstre blanc.
Le worg s'arrêta en haut d'une colline surplombant la petite bourgade, m'offrant un point de vue sur le plateau d'où partaient nombre de chemins... Au sud, une route pavée menait à l'ancien Arbre-Monde, Hyjal, mais il fallait traverser des terres réputées... Dangereuses.
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juil - 15:55

Celui d'ouest n'était que légèrement moins risqué, et c'était pourtant la seule route menant au Berceau-de-l'hiver. Elle commençait loin au sud, à la sortie ouest d'Orgrimmar. Elle suivait un cours sinueux jusqu'à la Croisée, un village au milieu des Tarides, puis remontait au nord, franchissant la frontière avec Orneval, la forêt elfe, jusqu'à un camp de bucherons dont le nom m'a échappé. De là, on poursuivait au nord-ouest, avant de pénétrer dans le Gangrebois, lieu de corruption et de non-mort, où même les tréants avaient échoué à redonner vie et fertilité à la terre. Seuls quelques druides du Cercle Cénarien essaient encore de réparer les ravages de la Légion Ardente, lors de l'invasion d'Archimonde.
Si vous surviviez à la route qui le traversait du sud au nord, vous arriveriez à un tunnel gardé par les Grumegueules, une tribu de furbolgs qui avaient survécu à la malédiction qui avait assailli leur peuple il y avait des années. A la sortie est de ce tunnel, vous pénétreriez dans les vallées neigeuses du Berceau. En poursuivant sur cette voie, la fumée des maisons du village apparaîtrait au-dessus des sapins, et brusquement, ces derniers laisseraient place à un plateau bordé par des collines d'une part, et par une falaise d'autre part. Les murs bas de la place forte se dresseraient devant vous, crevés par une porte épaisse, grande ouverte le jour, et condamnée la nuit. Non pas pour se protéger d'une éventuelle attaque, mais pour éviter que le blizzard ne saccageasse l'unique place du village, encerclée par les habitations. De même, l'enceinte, peu haute, n'était là que pour couper le vent, et c'est ainsi que même en cas de grande tempête, il y régnait un calme étonnant.
Le loup attaqua la descente du promontoire avec souplesse, ne glisant que très rarement. Il me mena jusqu'aux portes, et lorsque je descendis, le palefrenier fut stupéfait de ne pas avoir de bride à prendre, et le fut encore plus lorsque je lui confiai les sacoches vides en lui demandant de me les garder jusqu'à mon retour. Son air ahuri s'accentua lorsque je débarrassai la bête de tout son équipement, et que je la laissai repartir en trottinant dans les ombres des arbres.
Je remerciai cette dernière d'un hochement de tête, sachant qu'elle reviendrait à mon appel, et en profitai pour jeter un regard noir au jeune gobelin, qui fixait avec appréhension la zone où elle avait disparue. Il se raidit soudain, me regarda, puis partit en courant vers les écuries, comprenant surement ce que signifiait ce coup d'oeil : il n'avait rien vu, et s'il continuait à flemmarder ici, il serait bien vite blâmé par son employeur.
Je franchis les portes l'air léger, content de retrouver un peu l'agitation de la vie civilisée. La chaleur se dégageant d'un four à pain, suivie de l'odeur de viande en train de frire me valu un mordillement affamé du chaton, qui s'était maintenant réveillé, et avait apparemment faim. Je commandai quelques tranches de lard séché, puis me dirigeai vers la taverne, mon casse-croûte sous le bras.
Le bâtiment était à demi enterré, rectangulaire, d'une bonne vingtaine de coudées sur une dizaine, au toit et murs de pierre grise recouverte de neige, et on y accédait par une volée de marches qui s'enfonçaient dans le sol, le rez-de-chaussée étant complètement sous terre.
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juil - 15:57

Je pénétrai dans la salle, me posai à une table dans un coin, et commandai une bière, tout en laissant le petit chat dégringoler de mon bras pour attaquer un morceau de viande traînant par là. La serveuse, une jolie brune aux formes fines pour une humaine, tenta de reluquer sous ma capuche, d'un air plus que curieux.
Décidant que lui faire plaisir ne me gâterait pas la journée, je fis glisser le tissu noir en lui souriant, révélant mon visage, et la faisant rougir du même coup. Je savais l'impact que mon visage d'elfe avait sur les femmes en général, et je ne fus donc pas surpris de sa réaction. Celle des autres hommes dans la salle me plut beaucoup moins.
A peine ma tête à nue, un braillement survint à mes oreilles.
- Un elfe ! C't'une saleté d'elfe, le gars à la capuche !
C'est à ce moment là que je compris la raideur du palefrenier : les gobelins n'avaient jamais aimé les elfes, et ces maudites créatures voient aussi bien de nuit que de jour, il avait donc dû apercevoir mes oreilles dans l'ombre de ma cagoule. Il avait dû vouloir me prévenir, mais je l'avais tellement renvoyé vite que je ne lui en avais pas laissé le temps... Quel idiot ! Je remis ma capuche, étouffant un juron, mais déjà des bruits de verre se firent entendre, et je sus que le combat serait la seule issue possible.
Des hommes s'approchaient de moi, bouteilles brisées à la main, l'air haineux dans le regard.
- T'es un elfe, me jeta un balafré portant un long poignard, se plantant en face de moi, à l'autre bout de la table ronde.
- Et alors ?
- Et alors j'aime pas les elfes.
- Mais tu as une vie passionnante, dis moi.
Le temps de cet échange déplaisant, je continuais à siroter ma bière tranquillement, adossé au mur, ignorant complètement les silhouettes menaçantes qui m'empêchaient de partir.
Il reprit néanmoins, sur un ton beaucoup plus hargneux. Très bien.
- Tu sais ce que j'leur fais, à tes putains d'elfes ? J'les choppe par les cheveux, puis par la gorge, tu vois ? Je leur roule une sacrée pelle, en leur bouffant la langue, pis...
Le bruit d'une pinte de bière qui explose l'interrompit. Il n'avait pas fait attention, dans son délire, que je m'étais levé, et que j'avais littéralement broyé le verre. Il reporta son regard vers moi, et je lus la stupéfaction, ainsi qu'une touche de satisfaction dans ses yeux. Il avait réussi à me provoquer, et il était fier.
Et il allait mourir.
- Et moi, tu sais ce que leur fais, aux violeurs ?
Il se prit le menton d'un air de réflection, un sourire narquois aux lèvres, puis lâcha :
- Mmmmh non ?
- Ça.
La table fit un vol plané et les hommes devant moi la prirent en pleine face. Peu importait s'ils étaient morts ou non, tant qu'ils ne pouvaient empêcher mon plan de fonctionner.
L'homme qui m'avait cherché était médusé, soit par l'effroi, soit par l'étonnement, avant que son nez n'explose dans une gerbe de sang d'un direct bien placé. Sonné, il se laissa tomber en arrière, et je pus le traîner dehors en le tenant par le cou, d'une main ferme. Je récupérai au passage quelques couteaux, dont j'eus besoin plus tard. J'ouvris la porte de l'auberge d'un coup de pied, et le vacarme causé par son claquement jeta un silence de mort dans le petit village. Toutes les activités qui avaient lieux s'interrompirent instantanément. Un garde s'avança, mais une silhouette lui posa une main sur l'épaule, et le retint d'avancer. Je ne fis même pas attention à elle, ni à la chose que j'écrasai dans un bruit visqueux, trop occupé par ma besogne.
Je choisis une porte, dégageai d'un coup de pied le devant en envoyant valser tout ce qui pouvait me gêner, et plaquai l'idiot contre elle.
Je n'aime pas du tout me remémorer la scène qui suit. « Aux grands maux les grands remèdes », certes...
J'arrachai sa chemise d'un coup, mettant son torse à nu. Choisissant deux couteaux bien pointus, je pris le coude de l'inconscient d'une main, pris de l'élan, et l'empalai d'un coup au bois de la porte.
Je crois que c'est la douleur qui l'a réveillé.
Son deuxième bras eu droit au même traitement que le premier, et je pus enfin le lâcher, en contemplant rapidement mon oeuvre. Il se contorsionnait dans tous les sens, essayant de se libérer, pleurant, hurlant qu'on vienne l'aider. Mais seul le silence lui répondait, et la foule qui s'amassait derrière moi restait impassible.
Alors, jugeant que les insultes qui me lançait à la figure semblaient déplacées, je pris sa mâchoire dans ma main, puis lui arrachai dans une gerbe de sang, de craquement d'os, et son cri s'éteignit dans un gargouillement affreux, tandis que son sang se déversait sur sa poitrine, formant une flaque écarlate à nos pieds. Je jetai négligemment son os, et le contemplai un instant. Il me fixai, les yeux pleins de larmes, un moignon de langue pitoyable s'agitant frénétiquement au rythme de ses sanglots, et demandait silencieusement la mort.
La libération.
Je fis un « non » de la tête.
Devant tant de larmes, mon coeur aurait pu s'attendrir. Mais sa pitié ne fit que renforcer la haine qui m'habitait.
Je dégainai mon épée, et je sentis toute la foule frissonner à la vue du métal noir. L'homme aussi la vit, et ses hurlement reprirent de plus belle, une frénésie sans nom l'habitant soudain. Il brûlait ses dernières forces, sachant tout de même qu'il mourrait. Mais il ne voulait assurément pas finir de cette façon.
Moi si.
La lame sentait l'effroi du violeur. Elle vibrait dans ma main, poussait mon bras à aller la planter dans la chair de l'homme, elle voulait, désirait ardemment dévorer son âme, gémissait de ne pouvoir goûter son sang... Et ce fut avec une joie mauvaise qu'elle pénétra dans son ventre. Pas un coup mortel, pour une arme normale.
La peau, au niveau de la coupure, commença à noircir. Elle se craquela, dégageant une odeur de chair brûlée, puis finit par tomber en miettes noirâtres dans la mare de sang, le faisant bouillir. Un trou béant apparu bientôt autour de la lame. Séparé du reste du corps, seulement tenu par un bout de colonne vertébrale et quelques lambeaux de peau, le bassin se sépara du tronc en chuintant, les jambes se pliant mollement au contact du sol.
Finalement, la corruption atteignit le coeur de l'homme, et ses hurlements s'arrêtèrent enfin. Évitant avec soin la zone, je retirai l'épée, qui soupira presque bruyamment de plaisir, et me retournai vers la foule.
La peur avait gravé leurs visages. Plusieurs d'entre eux avaient vomi, et la fétide odeur se mêlait à celle du sang, rendant irrespirable l'air ambiant. Je priai mon estomac de garder son contenu le plus longtemps possible.
- Voilà, grondai-je sourdement, voilà la punition pour le viol. Pas de repos pour ceux qui ont sali une elfe. Pas de repos pour les meurtriers des Sin'dorei.
C'est leur expression qui me fit comprendre que je n'avais plus ma place ici. Devant la barbarie que j'avais déchaîné, ces gens auraient pu se liguer contre moi, et facilement m'empêcher de tuer ce type, mais non ! Ils s'étaient contentés de me voir à l'oeuvre, en se demandant s'ils seraient les prochains à y passer... Ils n'avaient même pas essayé de me raisonner, ou encore de me comprendre ! Des lâches, voilà ce qu'ils étaient. Et je n'avais certainement pas envie de continuer à vivre dans un lieu où l'on ne croiserai plus mon regard, de crainte de provoquer ma colère, et de mourir comme l'autre, simplement parce que l'on n'avait rien compris à ma fureur.
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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juil - 15:57

Je sortis de la ville avec un sentiment de dégout total, non face à ma manière d'agir, mais bien à cause de celle des habitants de Long-Guet, et malgré les traces de ma colère passée, beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête quant à mon futur. Partir, oui, mais pour aller où ?
Je laissai cette question au même titre que plusieurs autres, c'est à dire au fond de mon esprit, et me concentrai sur la tâche à venir, à savoir rassembler mes possessions, les trier, puis choisir lesquelles garder et lesquelles vendre.
Je me dirigeai d'un pas déterminé vers ma cabane, sans prendre la peine de rappeler le worg. Un peu de marche me ferait du bien, après tout. Mais le temps n'étant apparemment pas de mon avis, la tempête qui se déchaîna soudain me fit plus penser à une punition de quelque dieu devant ma cruauté que d'un phénomène naturel, et je sondai le ciel d'un air sombre, dans l'espoir d'intimider la divinité s'amusant de ma situation. Je crois que ça n'eut pas l'effet escompté. Au lieu de se calmer, le blizzard se mit à cracher des petits éclats de glace qui se mirent à laminer mon manteau, tandis que j'avançai d'un pas hésitant à travers l'épaisse couche de neige, pestant contre le vent, l'abruti qui m'avait énervé, la foutue idée que j'avais eue de sortir, remontant petit à petit l'ordre chronologique des choses qui m'avaient amené ici. Après une demi-heure de marche, j'en étais arrivé à râler contre ma mère qui m'avait mise au monde.
Finalement, ma demeure apparut, et c'est avec un soulagement sans bornes que je m'effondrai dans mon fauteuil, après avoir relancé le feu dans la cheminée d'un coup de bottes dans une buche. C'est en cherchant distraitement le petit corps du chat que je m'aperçus qu'il n'était plus dans mon col. Je revis d'un coup la table, le chat posé dessus, en train de mastiquer son bout de viande. Et je l'avais envoyé balader en pleine face des autres guignols, la table !
Merde. J'enfouis ma tête dans mes mains en me laissant retomber contre le dossier, en lâchant un chapelet de jurons. Je m'y étais attaché, à cette bestiole ! Et puis même si elle avait survécu à un crash contre le mur, quelles chances de survie avait un chaton de quelques mois dans une taverne bondée ?
Aucunes, c'était exactement ma conclusion. Je le voyais, perdu au milieu d'une forêt mouvante de pieds et de jambes, aussi dangereuse qu'imprévisible... En parlant de pieds... J'avais marché dans quelque chose, moi. Dans, ou sur ? Putain, c'était... C'était lui que j'avais... En sortant de...
Je l'imaginais s'être fait écraser par ma propre botte, alors que je traînais le type au dehors, me lançant un ultime regard de pitié avant que mon pied ne le broie dans un craquement d'os et d'éclatement de viscères...
Alors que je me traitais de tous les noms en assommant l'accoudoir de coups de poing, un grattement se fit entendre. Trop occupé par mon désespoir, je crus d'abord l'avoir rêvé, mais après avoir arrêté mon manège, le bruit reprit, plus insistant. Il venait de la porte. En fait, on aurait dit que quelqu'un toquait à ma porte. Bien décidé à envoyer paître le chiant de service, je ne réfléchissais même pas aux conséquences qu'auraient pu avoir ce que je prévoyais. Je sortis ma dague, déverrouillai la porte rageusement, puis l'ouvris d'un coup sec en lançant ma main à la recherche du cou de l'importun. Je le saisis, et ramenai ma proie contre moi, l'enserrant d'un bras, appliquant la lame contre sa gorge de mon autre main valide, dans l'ombre de la nuit.
Désagréablement, le corps était celui d'une femme, et elle portait apparemment les cheveux lacés en queue de cheval. Son odeur ressemblait étrangement à celle de quelqu'un que je connaissais... Et un fol espoir enserra mon coeur, dès cet instant. Elle ne parlait pas, ce qui n'arrangeait guère mon embarras. Hésitant, je n'osais pas aller près du feu, où la lumière me révèlerai la personne que je serrai dans mes bras, ni lui demander qui elle était tant le fait d'entendre sa voix pourrait aussi bien me décevoir que de voir son visage, tant le fait que ce soit celle à qui je pensais était improbable, impossible même ! Percevant surement mon malaise, elle prit les devants, et au lieu de me parler, elle m'attira, en gardant les bras autour de ma taille, près de la chaleur des flammes, et mon coeur manqua un battement, au même titre que ma dague, qui tomba avec une lenteur exaspérante de ma main pour se planter dans le sol.
Elle était aussi belle qu'autrefois. Sa chevelure couleur d'obsidienne dégringolait sur ses épaules en une cascade de reflets violets, s'accordant avec les miens sous tous les plans. Ses grands yeux me scrutaient avec un contentement sans bornes, et un sourire écarlate se dessina sur son visage. Alors, avec toute la douceur du monde, je pris son visage entre mes mains, comme pour vérifier que tout ceci n'était un rêve, puis je déposai un baiser sur les lèvres de mon amour, caressant doucement son dos du bout des doigts. N'en pouvant plus, des larmes se mirent à noyer mes yeux, pendant que j'enfouissais mon visage dans la chevelure d'Estär, abattant les remparts qui protégeaient mon coeur de toute la pitié que j'avais pu voir en si peu de temps. Alors que je sanglotai, les images de l'homme, puis du chaton me harcelèrent, suivies par celles des dizaines de regards effrayés. Un cadavre de petit félin écrasé me montra du doigt, ruisselant de sang, les boyaux traînant derrière lui, vers visqueux et gluants... Ce qui m'acheva fut sans nul doute la perspective que j'avais failli tuer mon coeur. Si je n'avais pas hésité... Si j'avais été énervé... Si la lame avait ripé... La gorge devant moi se déchirait lentement, ne laissant pas couler de sang, mais une expression de peine se lisait sur son visage, les sourcils froncés, avec un « pourquoi » sur les lèvres...
Elle me guida vers mon lit, et nous nous couchâmes ensemble, nous enserrant mutuellement. Je m'endormis, oubliant toute la cruauté du monde... Oubliant même jusqu'à la froide résolution qui avait dicté mes gestes, à Long-Guet. Seule comptait la chaleur qui irradiait de nos corps, manifestation de l'amour qui vivait entre nous. Et encore aujourd'hui, bien des années après ces retrouvailles tardives, nous pouvons sans nous tromper affirmer que cet amour vivra autant que nous, si ce n'est après notre passage Là-Où-On-Ne-Revient-Pas.

J'ouvris les yeux. Quelque chose m'avait réveillé, mais j'ignorais quoi. Les oreilles aussi attentives que les yeux, je ne décelais pourtant rien, et seule la respiration régulière d'Estär troublait le silence de la nuit. Je contemplais sa tête posée sur mon épaule, ses bras fins qui s'agrippaient à moi comme pour ne plus jamais me perdre, ses cheveux se déversant sur mon torse comme autant de rivières noires, la lueur vacillante du feu se reflétant en de multiples étincelles violettes. J'aimais me sentir en contact avec son corps chaud. C'était comme si je percevais encore mieux la flamme de vie qui l'animait, et mon seul souhait était de me laisser emporter par ce torrent lorsque je partageai ses rêves, gémissant presque d'amour, à la limite des larmes. Je l'aimais, et je ne voulais plus la quitter, plus jamais.
Ma chérie resserra plus son étreinte, elle se crispait, me plantant presque ses ongles dans la peau. Elle murmurait avec violence, tournant la tête dans tous les sens, s'enfouissant dans ma crinière, tremblait de tout son corps. Inquiet, je l'enveloppai d'un bras protecteur, et, doucement, presque sans le vouloir, je m'introduisis dans son cauchemar.
Dragan était en haut du temple. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle savait que c'était lui le seul qui pourrait le sortir d'ici. La sauver. Enfin revivre. Elle gravit d'un pas souple les marches noires, puis atteignit le sommet sans bruit. Malgré cette précaution, il leva la tête, les yeux pleins de larmes. Il était attaché, à genoux dans le sang sacrificiel des âmes qui avaient été envoyées aux dieux sanguinaires des trolls, les bras tendus en arrière par des cordes qui lui cisaillaient les poignets, et un liquide écarlate en suintait, abreuvant celui qui avait séché. Sur son bras droit, un corbeau plantait ses serres dans la peau de l'elfe, et semblait tomber, s'accrochant à lui comme pour l'emmener dans sa chute. Mais Dragan ne semblait pas s'en rendre compte. De l'autre, un aigle d'argent faisait de même, sauf qu'il tirait vers le haut, vers le ciel, tandis que l'oiseau noir l'attirait vers les ténèbres de la terre. Au milieu ce ce combat, son torse musclé était couvert de tatouages vivants, qui se battaient pour le posséder. Pourtant, une zone était épargnée par cette bataille : Il n'y avait pas de peau ni de muscle devant son coeur qui ne battait pas, tout comme le sien. Il était froid, gelé comme la mort.
Un courant froid caressa la poitrine nue de la jeune femme. Elle ne se demanda pas si elle était nue dès le début, mais trouva cela plutôt normal. Elle s'avança, ne sachant pas trop pourquoi, puis se colla contre lui, l'enveloppant de ses bras, et son propre coeur se mit à battre, en même temps que celui de l'elfe noir. La chaleur l'envahit par vagues, alors que ce dernier se remettait à propulser dans ses veines le liquide de la vie. Elle se laissa quelques instants aller au plaisir de la vie, avant de se ressaisir. Elle se sentait tirée par la surface. Elle tenta de de s'accrocher à lui, mais il ne pouvait l'aider. Sa substance se désagrégeait, elle disparaissait, retournait à la vie, tandis qu'il restait là. Et au fur et à mesure qu'elle reculait, elle l'entendit crier, crier encore, la rappelant, la suppliant de rester. Et elle pleurait, ne pouvant pas se battre contre la vie. Elle vit son elfe la regarder une dernière fois, puis se raidir sur ses cordes, avant que celles-ci ne disparurent, le laissant les bras ballants, à genoux dans la flaque de son propre sang. Le paysage changea.
Ils étaient dans une grande salle noire, chaque mur étant recouvert d'ébène brillant, sculpté en arêtes tranchantes. Il était toujours à genoux. Un humain aux cheveux blancs sortit de l'ombre, un heaume majestueux vissé sur le crâne. Ses yeux brillaient d'un éclat bleu, irréel. Il portait une armure que l'on aurait dit faite de la même matière que les murs, gravée de crânes ricanants, grimaçants. Il s'avança vers l'elfe, tranquillement. Des tatouages, il ne restaient que les noirs, et l'aigle avait disparu. Le corbeau s'était quant à lui volatilisé, mais alors que le guerrier s'avançait, les formes sur le torse de Dragan changèrent. Sur ses épaules se dessinèrent des oiseaux de malheur, leurs ailes couvrant ses bras, leurs pattes se calquant sur ses mains. Une ultime forme apparut, épousant ses muscles pectoraux. Alors qu'Arthas s'approchait, elle s'ouvrit, devenant un puits béant, et, parvenu à portée de bras, il plongea sa main dans la forme, en extrayant deux petites pierres. Deux gemmes qui se complétaient, l'une noire, l'autre blanche. Il les regarda, un air de tristesse dans les yeux, et une larme roula lentement, dévalant sa joue. Elle s'accrocha un moment sur son menton, puis s'écrasa finalement sur les deux pierres, les rendant intensément lumineuses. Elles se retrouvèrent fixées à deux chaînes identiques, et le Roi-Liche passa la noire autour du cou de Dragan, le regardant avec fierté. Ce dernier leva enfin la tête, cligna des yeux, puis fixa le Seigneur de la Mort d'un regard empli de remerciement et d'incompréhension mêlés dans un unique sentiment : l'amour. Son regard se déplaça vers une silhouette qui était jusque là masquée par le souverain, qui se retourna vers elle, lui plaçant le deuxième collier. Il se retira, adressant un léger sourire aux deux elfes, puis disparu, comme tiré par les ténèbres. Estär s'avança vers son aimé, et il la prit dans ses bras, lui donnant un baiser doux. Ils s'unirent, corps enlacés, pierres mêlées, sur le sol d'ébène, la jeune femme pleurant de plaisir, l'elfe ne respirant que par saccades. Et enfin, il se répandit en elle, épuisé, heureux comme elle d'avoir poussé leur amour au-delà du sentiment, au delà des paroles. Pour la première fois, il avait fait l'amour, et non pas couché avec une fille de passage. Et il était heureux. Et ils étaient heureux.


Son rêve s'arrêta là, s'estompant comme la fumée d'un bougie qu'on vient de moucher. Nous plongeâmes dans un sommeil calme, bercé par nos respirations chaudes, et nous ne fûmes pas surpris, au matin, de trouver sur la table les deux colliers, avec une enveloppe cachetée.

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MessageSujet: Re: La chasse commence   La chasse commence - Page 3 Icon_minitimeMar 7 Juil - 22:43

Ya rien à dire, même, sinon que c'est trop court, mais pour moi les histoires sont toujours trop courtes, donc je ne suis pas une référence ^^

Superbe récit, je passe l'oral du bac et je me remets à écrire, ça me manque vraiment trop^^
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